mardi 9 juillet 2013

DOCUMENT AUDIO POUR LE NIVEAU B1+ (Pascale) :




L’arrivée de Pascale au Canada !



Pascale a 32 ans, elle habite à Tours, en France. Elle est maintenant prof de français. Elle a fait ses études dans la ville de Tours. Mais pendant ses études, elle est partie pour un séjour au Canada. Elle raconte ici son arrivée à Vancouver.

                 











DOCUMENT AUDIO (7 minutes 11) :

Écoutez l'interview de Pascale.




QUIZ :

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TRANSCRIPTION :

Vous pouvez aussi lire la transcription (en écoutant l’interview une dernière fois) pour mieux comprendre comment Pascale s’exprime.

Gabrielle : Tiens Pascale, tu es (a) allée au Canada, toi, il me semble ?
Pascale : Oui. C’est vrai. Il y a (b) longtemps maintenant. J’étais jeune, à l’époque ! C’était en 2003, je crois, à peu près. Oui, c’était la rentrée 2003. Donc on était le premier septembre, quelque chose comme ça. Et, euh, je venais de, de finir ma Licence (A) d’anglais, j’avais obtenu mon diplôme, fièrement (1). Et pour ma Maîtrise (B), j’avais décidé, (Maîtrise d’anglais, toujours) j’avais décidé de faire un, un échange interuniversitaire entre l’université de Tours et une université à Vancouver, au Canada, donc partie anglophone. Et me voilà partie, au Canada, à Vancouver, donc ! Et je suis… donc j’ai pris l’avion, évidemment (2), pour y aller, sauf que (3) je n’avais pas encore prévu le logement ! Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs (4) maintenant ! Avec l’âge, je me dis « Mais qu’est-ce que c’est que cette expérience ?! » mais en 2003, j’avais à peine 23 ans, et je crois qu’à cet âge-là, on croit que rien n’est grave et que tout est possible ! Ce qui est vrai, peut-être…
Gabrielle : Pourquoi pas ?!
Pascale : Oui. Et euh, et donc je suis partie, donc j’ai, j’ai pris l’avion, je ne sais plus combien il y avait (c) de vol, d’heures de vol… Peut-être 12 heures en tout parce qu’il y avait un changement aux États-Unis. Donc je suis arrivée à Vancouver en, en pleine nuit ! Il était, je sais plus, une heure du matin, quelque chose comme ça. Et en arrivant à l’aéroport, en pleine nuit, je me suis… c’est là où je me suis posé la question « Bon, où est-ce que je vais dormir ?! ». Donc j’avais mes gros sacs, parce que je partais quand même pour une année scolaire ! Et dans l’aéroport, il y avait des, des personnes qui, cherchaient des, des, des voyageurs pour les accueillir chez eux un peu comme un « bed and breakfast » mais informel, officieusement un « bed and breakfast ». C’était pas du tout officiel. Et donc, je suis tombée sur un homme comme ça qui, qui cherchait, euh, des personnes pour, pour, pour gagner un petit peu d’argent. Il louait une chambre chez lui. Et donc j’ai, j’ai dormi (alors en tout bien tout honneur (5), on est d’accord, il était avec sa femme) et donc j’ai dormi chez eux cette nuit-là. Et le lendemain matin, je me suis dit « Bon, ben, maintenant, il faut que je trouve (d) un logement pour mon année, mon année scolaire ». Et j’avais… donc il y avait un site Internet, je crois que c’était un site Internet un peu aussi interuniversitaire, comme ça, où il y avait… Donc j’étais pas totalement inconsciente, je savais qu’il y avait ce site Internet-là, sauf que je ne l’avais pas consulté avant de partir, je l’ai consulté le jour-même, enfin (e) le lendemain. Et quand je l’ai consulté, j’ai vu qu’il y avait une, une maison à louer, pour des étudiants, une petite maison, dans un lotissement (6), pas très loin de l’université. Et… On pouvait prendre le bus, du lotissement jusqu’à l’université, et on mettait peut-être 10 minutes-quart d’heure. Donc c’était vraiment l’endroit idéal : jolie maison canadienne, parfaite. Et donc j’ai, j’ai téléphoné, aux, aux propriétaires. Donc ils m’ont donné rendez-vous, je, je leur ai dit que je venais dans la matinée. Donc j’ai pris un, un taxi, je crois à ce moment… Non, c’est le, c’est l’homme du « faux bed and breakfast » qui, qui m’a emmenée, il était très gentil. Je lui ai expliqué la situation et donc il m’a emmenée. On a chargé les sacs dans son coffre (7), donc j’avais vraiment, je crois, deux ou trois gros sacs énormes qu’on a chargés dans le coffre. On a trouvé, donc, la maison dans ce petit lotissement. Et donc quand le taxi est arrivé, les propriétaires sont sortis pour m’accueillir. Et euh, moi je suis sortie du taxi. J’ai, euh, vidé le coffre avec mes sacs… et… et le taxi est parti, et moi, j’étais sur le trottoir avec mes, mes trois sacs et là, les propriétaires m’ont regardée et je crois qu’ils ont compris que je venais pas juste visiter, c’est qu’ils étaient obligés de me prendre. J’avais pas d’autre solution, c’était comme ça. Je crois que j’avais même pas imaginé qu’ils puissent me dire non. Dans ma tête… Ouais, on, on agit vraiment bizarrement, je crois, quand on est à l’étranger, je crois qu’on prend des risques sans s’en rendre compte et on fait des choses qu’on ne ferait pas, je crois, dans, dans notre propre pays !  Et je crois que le, le manque de confort, en règle générale, nous fait faire des choses assez osées, on a plus, voilà, on a moins peur de faire les choses, on tente et on se dit « On verra bien »…
Gabrielle : Et on ose (8) plus.
Pascale : Et on ose plus, oui, tout à fait. Et, et donc heureusement, je suis tombée sur un couple de propriétaires très sympa. Je crois que les Canadiens sont très sympa en général. Et…en tout cas à Vancouver, ils l’étaient. Et donc ils m’ont accueillie, on est rentrés avec mes sacs, ils m’ont fait faire le tour du propriétaire (9). Et à la fin, on a pris un café. J’ai même pas attendu quoi que ce soit, j’ai pas attendu qu’ils me posent de questions ou rien et je leur ai dit directement : « Bon, ben, moi ça me va, donc j’emménage » alors que c’est pas à moi de dire ça normalement, c’est eux qui doivent dire « Bon, on va réfléchir » (C). Et non, moi, je m’imposais. Et, et donc la question s’est pas posée, c’est-à-dire qu’ils m’ont, voilà, ils m’ont offert – enfin (e), offert, j’ai loué quand même – la chambre. Et c’est que après quand je connaissais mieux les propriétaires qu’ils m’ont raconté leur point de vue, leur vision de mon arrivée et je m’étais pas rendu compte de tout ça. Et c’est eux qui m’ont dit « Quand on t’a vue arriver avec tous tes sacs, on s’est dit Mais qu’est-ce qu’elle fait ? ». Et quand ils ont compris que j’étais française, ils ont compris la situation et en fait, ça les a touchés, ils ont trouvé ça touchant et en même temps assez drôle. Et ils ont vu que, voilà, j’étais pas non plus une mauvaise personne et qu’ils pouvaient avoir confiance. Et donc ça s’est très bien passé.
Et, et finalement, je suis rentrée beaucoup plus tôt que prévu parce que j’ai pas fait ma Maîtrise, j’ai décidé de… j’ai réalisé (f) que j’avais pas du tout envie de faire une Maîtrise d’anglais. Donc je suis restée à Vancouver deux mois ; je suis rentrée ensuite en France, à Tours, et j’ai commencé mes études pour être professeur de, de FLE (D). Et voilà.
Gabrielle : Mais cet hébergement était bien et tu as passé un bon moment !
Pascale : Oui, c’était une maison magnifique, c’était vraiment une jolie maison. Et en plus, à cette période-là, à Vancouver, c’était un peu l’été indien et il faisait vraiment très beau, très chaud, et donc j’ai bien profité de la maison et pas du tout de l’université parce que je m’en fichais complètement. Et donc c’était quand même deux mois, deux mois assez sympathiques à, à découvrir un petit peu Vancouver et les, les grands parcs de Vancouver. Et j’ai vu pour la première fois le Pacifique. Donc c’est, c’était quand même un bon souvenir.
Gabrielle : D’accord, eh bien écoute, merci beaucoup pour cette anecdote, très sympa.
Pascale : Merci à toi.
Gabrielle : Et puis je te souhaite une bonne après-midi.
Pascale : Merci, toi aussi.


Remarques culturelles :
A/ La Licence : c’est le diplôme qu’on obtient après 3 ans d’université. Dans le langage courant les gens disent qu’ils ont un niveau d’études « bac + 3 » (baccalauréat + 3 ans).
B/ La Maîtrise : c’était le diplôme qu’on obtenait encore à l’époque après 4 ans d’université. Mais depuis, il y a eu une réforme et la Maîtrise a été remplacée par le Master 1. Maintenant, beaucoup d’étudiants font un Master 1 puis un Master 2, ils sortent donc de l’université avec un niveau « bac + 5 ».
C/ Louer un logement : En France aussi, ce sont les propriétaires qui décident s’ils veulent ou non accepter un locataire. Pascale aurait dû se douter qu’elle faisait une « erreur » mais comme elle l’explique bien, elle était dans un état d’esprit spécial, parce qu’elle arrivait dans un pays étranger, et elle n’a pas réagi comme elle aurait réagi en France ! Mais comme elle était sincère, « naturelle », les propriétaires canadiens ont été touchés.
Si vous venez en France et que vous réalisez que vous avez agi bizarrement parce que vous ne connaissez pas bien les habitudes culturelles, ne vous stressez surtout pas, n’ayez pas honte. Il suffit d’expliquer que vous êtes étranger, que vous ne savez pas si vous vous comportez bien, et ça facilitera les relations avec les gens ! J
D/ FLE = « Français Langue Étrangère » : c’est l’étude et l’enseignement du français pour les non-francophones. Les profs entre eux utilisent souvent cette expression ! Et c’est l’origine du nom de mon blog : GABFLE = GAB (comme mon prénom, Gabrielle) + « FLE » !

Remarques sur la prononciation et les habitudes de langage :
a/ Tu es : comme beaucoup de Francophones, je dis « t’es ». Mais on écrit « t’es » dans les écrits informels (dans les SMS, sur Internet…).
b/ Il y a : et comme beaucoup de Francophones, Pascale dit « y’a ».
c/ Il y avait : et logiquement, (il y avait) se prononce « y’avait » ! On dira, sur le même modèle : « y’a eu », « il va y’avoir », « y’aura », etc.
d/ Je trouve : on entend « ch’trouve », c’est une prononciation habituelle quand on parle un peu vite ou de façon informelle. De la même façon, on dit « ch’pense », « ch’crois », « chaipas » (= je (ne) sais pas !).
e/ Enfin : quand on veut rectifier ou préciser une chose qu’on vient de dire, souvent, on dit enfin avant d’ajouter la précision. Mais dans beaucoup de cas, comme ici, on entend juste « ‘fin ».
f/ J’ai décidé de… j’ai réalisé : très souvent, on commence une phrase avec un mot puis on s’arrête et on continue la phrase avec un autre mot. Pascale fait ça plusieurs fois dans cette interview. Donc si vous, vous utilisez un mot qui n’est pas correct, ne paniquez pas, corrigez-vous tout de suite, ou utilisez un autre mot, et tout ira bien !

Remarques de vocabulaire :
1/ Fièrement = avec fierté (quand on est satisfait de soi).
2/ Évidemment = bien sûr.
3/ Sauf que = excepté que.
4/ D’ailleurs = quand j’y pense.
5/ En tout bien tout honneur = sans intentions sexuelles. Pascale l’utilise parce qu’elle était prête à dire « J’ai dormi chez lui », et qu’elle avait peur qu’on interprète « J’ai dormi avec lui ». En fait, quand on veut dire qu’il n’y a pas eu de séduction, et le dire avec un peu d’humour, on utilise parfois cette expression.
6/ Un lotissement = un groupe de maison construites plus ou moins en même temps et sur le même modèle.
7/ Le coffre = la partie de la voiture pour les bagages.
8/ Oser = avoir le courage mental de faire quelque chose.
9/ Faire le tour du propriétaire = visiter la maison.





2 commentaires:

NE PAS CLIQUER ICI MERCI a dit…

Bonne interview, et quelle aventuriere!

Gabrielle Chort a dit…

Merci pour votre commentaire, je le transmets à Pascale ! :-)